Développement économique

Les vidéos et textes de nos interventions dans le domaine du développement économique en 2017.

Session de juin 2017

Politique de Cohésion Européenne post 2020 : enjeux et modalités de concertation

Intervention de Paul Molac

Texte:

Monsieur le Président, chers collègues

Nous nous retrouvons parfaitement dans la stratégie proposée par la Région dans ce rapport. Cette stratégie vise à porter la parole de l’ensemble de la société bretonne, comme pour la PAC tout à l’heure. La concertation territoriale et sociale étant une des forces et des spécificités de la Région, on le voit dans nos Comités Uniques de Programmation, il importe de poursuivre dans cette voie pour que nous portions la voie d’une Bretagne mobilisée.

La politique de cohésion européenne repose sur des fonds en grande partie régionalisés dans leur gestion depuis 2014, ce qui permet de coller aux réalités bretonnes. Ces fonds sont des leviers dans le sens où ils démultiplient l’effet des politiques locales, mais aussi parce qu’ils ont un fort effet d’entraînement sur d’autres investisseurs.

Cette politique européenne est indispensable, au-delà de ses enjeux premiers pour que l’Europe soit vécue comme un levier pour tous. A l’heure où l’Europe est parfois incomprise, parce que trop loin, trop abstraite ou excessivement dérégulatrice, il importe dans l’intérêt même de l’idée européenne que ses outils soient vus du plus grand nombre partout.

Les acteurs locaux sont prêts, ils l’ont montré, à s’inscrire dans les logiques européennes, l’Europe elle apporte des financements nécessaires au développement local.

Il faut aussi dire que si la Bretagne, vue de l’Europe, est une Région qui va bien, qui du moins va mieux, et c’est une évidence au regard des régions de l’Est, elle a ses fragilités.

Il y a, en Bretagne, comme ailleurs, des inégalités de développement économiques et sociale au sein des villes, de développement économique et social au sein des territoires ruraux.

La politique de cohésion européenne doit donc être préservé, pour nos politiques d’investissements d’avenir (numérique, transport, énergie…), mais aussi, et surtout, pour contribuer à la résorbtion des effets des concurences socio-spatiales à l’oeuvre partout en Europe. Il est important de défendre un budget européen post-2020 solidaire pour tous, et de refuser une démarche qui ferait de la politique de cohésion territoriale une variable d’ajustement. Nous savons qu’ils faut travailler à une lisibilité et une simplification des fonds, mais il faut aussi que les bretons pèsent ensemble pour garantir la préservation du sens originel des fonds européens.

C’est dans cet esprit que notre groupe s’engage à contribuer fortement aux différents débats publics de l’automne prochain. Unis dans la diversité, une belle devise européenne, qui ne doit pas oublier le mot Union.

Paul Molac

Session de Février 2017             

Politique d’ achat au service de l’ économie: vers un partenariat pour une commande publique ouverte

Intervention de Mona Bras:

Texte:

Monsieur le président, chers collègues

Je concentrerai mon propos sur un seul des volets du rapport, le projet Breizh Alim’, qui vise à mettre en œuvre une stratégie d’achat de qualité et de proximité en restauration collective dans les lycées.

Le rapport souligne bien que nous sommes là aux marges de nos compétences strictes, mais qu’en mettant les acteurs autour de la table avec des objectifs communs, la Région Bretagne fait là encore preuve de volontarisme.

Breizh Alim’ est donc une marche de plus dans la construction de ce que nous avons nommé durant cette session la Nouvelle Région, cette session qui se saisit de toutes les grandes questions du quotidien des bretonnes et bretons. Cette démarche a été saluée par Produits en Bretagne devant les plus de 1000 participants à leur dernière AG.

Favoriser le lien entre la commande publique des restaurants des lycées dont nous avons la compétences et les filières de nos territoires est un enjeu de développement local.

Je veux néanmoins m’arrêter sur deux questionnements :

Le premier est celui de la nécessité de la souplesse dans le système.

En effet, organiser la commande commune autour de 78 établissements offre des avantages évidents, mais peu aussi rendre le marché public inaccessible aux TPE et aux PME. Il faudra peut-être jouer avec l’architecture des lots pour viser juste.

Le deuxième questionnement est autour de la place du bio, du Label Rouge et des IGP dans la démarche Breizh Alim’.

Je pose la question pour deux raisons pragmatiques :

– d’abord parce que le bio, le Label Rouge et les IGP sont des leviers de transition climatique et énergétique, mais aussi des leviers pour dégager de la Valeur ajoutée pour les paysans, et des leviers importants pour l’amélioration de la qualité de l’eau. Reconnaissez que porter ce message aux agriculteurs en présentant une démarche d’achat qui sécurise les producteurs, faciliterait le dialogue sur ce point.

– ensuite, parce que la conversion en bio ou en Label Rouge est un long parcours. Certaines collectivités ou organismes publics sont déjà impliquées dans des démarches locales de circuits courts achètent à ceux qui sont en conversion, et ceci les aide à passer ce cap.

Ainsi, je peux citer l’exemple de l’hôpital public de Guingamp où 40 personnes préparent environ 2000 repas par jour, élaborés à 50 % à partir de produits bretons de qualité, locaux et en circuit court. Un choix sociétal, environnemental et économique. La viande de porc et la charcuterie sont à 95 % bretonnes (le reste vient d’autres régions françaises). Les produits laitiers (beurre, lait, yaourt, fromage) viennent à 100% de Bretagne et des régions voisines. Même chose pour les 41.000 œufs bio utilisés chaque année dans les cuisines de l’hôpital. Les 100 tonnes de légumes achetés en Côtes d’Armor, soit 25% des légumes achetés en Bretagne ou en France ; sont préparés dans un ESAT, établissement et service d’aide par le travail, voisin. Ce qui montre là aussi la dimension économique de l’ESS.

Au passage, à l’heure où nous parlons beaucoup de gaspillage alimentaire et d’économie circulaire, l’hôpital de Guingamp, grâce à la qualité de ses aliments, a réduit le volume de ses déchets alimentaires de 50 % en l’espace de cinq ans, passant de 120 à 60 tonnes par an. A 200 € l’élimination de la tonne dans une usine de compostage, pour l’établissement, l’économie n’est pas anodine et vient compenser les prix de fait plus élevés des produits bios et labellisés en circuits courts.

Deux questions courtes donc, autour de la taille des lots et autour du bio, du Label Rouge et des IGP, pour un dossier de qualité, auquel nous croyons, pour que les réponses apportées ce jour ou un peu plus tard, renforcent une démarche vertueuse.

Breizh Alim’ vise à faire de nos lycées des consom’acteurs locaux.

Par ailleurs, pour conclure, je voulais aussi dire que d’autres secteurs sont concernés par la commande publique vertueuse. Il s’agit des domaines du bois de construction que nous sommes appelés à utiliser dans les bâtiments publics neufs ou restaurés, et du granit utilisé dans les espaces publics et pour la voirie. En effet, il faut savoir que hier à la Préfecture de Région les granitiers de Bretagne recevaient enfin leur labellisation IGP, indication géographique protégée, permettant de résister à la concurrence étrangère, particulièrement rude puisqu’elle avait abouti à la suppression de 1 500 emplois dans les carrières bretonnes ces 15 dernières années. Pour un secteur qui avait un pied dans la tombe, c’est une bonne nouvelle.

 Je vous remercie

Mission II – Pour une économie dynamique au service de filières fortes et créatrice d’ un emploi durable

Faire émerger l’ activité et soutenir l’ innovation
Programmes 201 à 206 – Intervention de Mona Bras

Texte:

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les vices-présidents et vices-présidentes, chers collègues,

Les Régionalistes replaceront d’emblée les différents programmes de cette mission II « Pour une économie dynamique au service de filières fortes et créatrice d’un emploi durable », sous les auspices des nouvelles compétences Économie issues de la loi NOTRE, du partenariat coopératif et renforcé avec les nouveau EPCI, et de la révolution numérique en cours. Ceci afin de nourrir la dynamique entrepreneuriale et de booster l’environnement favorable à la transmission, à la reprise, à la création, au maintien et au développement d’entreprises, y compris commerciales et artisanales, sur tous les territoires de Bretagne.
Nous basant sur les chiffres de l’édition 2016 de l’ « Indice sur la société et l’économie numérique » publié par la Commission européenne, nous remarquons que la France est à la traine : en seizième position, soit en dessous de la moyenne des États membres de l’Union européenne. Et c’est dans le domaine de l’intégration des technologies numériques dans l’entreprise que l’Hexagone accuse le plus de retard, alors même que les consommateurs Français achètent davantage sur Internet que la moyenne des Européens.

Cherchez l’erreur !
De plus, 45 % des dirigeants de TPE ne se disent pas intéressés par les enjeux liés à la transition numérique !
En d’autres termes, les entreprises françaises sont très en retard par rapport à leurs concurrentes, mais aussi par rapport aux attentes des consommateurs, entrainant les entreprises bretonnes dans leur retard….
Aussi, nous voyons bien le rôle stratège de la Région en responsabilité significative des politiques de soutien au développement économique, à la recherche et à l’innovation.

La région Bretagne c’est 750 entreprises dont plusieurs groupes internationaux et une quarantaine d’entreprises de taille intermédiaire, mais n’oublions pas que les PME et les TPE représentent 99% des entreprises, 50% de l’emploi salarié en équivalent temps plein, 35,5 % du chiffre d’affaires global et 43,9 % de la valeur ajoutée. Et n’oublions pas non plus que Produit en Bretagne entraîne avec élan et accompagne ses 400 entreprises adhérentes, soit plus de 110.000 salariés, dans cette révolution numérique qui n’est pas une fin en soi ; mais qui trouve son sens par rapport aux objectifs économiques, sociaux et environnementaux des entreprises, des territoires et de la Région Bretagne.
Les PME sont probablement mieux armées que les grands groupes en terme de réactivité et d’agilité. Aussi, la transformation numérique ne nécessitant pas forcément des investissements importants, l’accompagnement du changement devrait moins passer par le recrutement d’experts que par la montée en compétence de salariés, autre forme d’innovation sociale. Pour les Régionalistes, cela renforcera l’attractivité de la Bretagne en tant que région où il fait bon travailler et installer son entreprise, au-delà de notre classement en 2016 comme première région de France où il fait bon.
La France est seizième au classement de la société et de l’économie numérique, de son côté, la Bretagne a tout pour entrer dans le peloton de tête européen, en favorisant la transformation numérique de l’ensemble des entreprises sans distinction de taille, de nature ou de localisation géographique, et en développant sur l’intégralité du territoire breton à la fois les TPE, les technopoles, et les projets autour des smarts grids, de la cybersécurité et des Énergies Marines Renouvelables.
Nul doute que le nouveau contexte de l’application de la loi NOTRe dans le domaine de l’économie ne dope notre volonté de porter, animer, décliner et évaluer la Stratégie régionale d’innovation sur tous les territoires et pour toutes les entreprises, traditionnelles ou start-up , filières historiques ou émergentes et nous n’oublions pas le CEVA Centre d’étude et de valorisation des algues ; le tout dans une logique de « métiers » plus lisible, plus simple et plus performante.

Notre collectivité s’inscrit de fait dans l’effort conséquent pour soutenir les entreprises et les filières face aux nouveaux enjeux que sont la transformation des modes de production, celle des modes d’accès aux marchés, celle de l’évolution de l’organisation de l’entreprise et du travail, celle enfin de développer de nouvelles stratégies.
Dans le domaine de l’innovation, notre collectivité forte de ses nouvelles compétences, devra soutenir la stratégie qualitative de la compétitivité hors prix avec des facteurs tels que l’innovation sociale, la qualité, l’ergonomie et le design des produits permettent aux produits et aux entreprises de se différencier et donc de favoriser un emploi durable, de qualité, non délocalisable et respectueux de l’environnement. A l’heure de la réalité augmentée, il s’agit de faire des produits augmentés en Bretagne, des produits augmentés de Bretagne.

je vous remercie

Mona Bras