Formation/Education

Les vidéos et textes de nos interventions dans le domaine de la formation et de l’ éducation en 2017.

Session du 13 octobre 2017

Plan breton de développement de l’ apprentissage et Schéma des formations sanitaires et sociales

Intervention de Mona Bras

 

Texte:

Monsieur le Président, Madame la vice-présidente, chers collègues, mon intervention concernera les deux bordereaux concernant le «Plan breton de développement de l’apprentissage» et  le «Schéma des formations sanitaires et sociales».

Tout comme l’opinion publique ne remarque que  les trains qui n’arrivent pas à l’heure, et il faut dire qu’ils sont rares en Bretagne,  et reste silencieuse sur le bon fonctionnement du service apporté ;  les presque 17.000 apprentis qui ont trouvé un apprentissage dans quasiment autant d’entreprises pèsent peu dans les commentaires et articles des médias  par rapport aux 3000 places vacantes dans les entreprises du bâtiment, de l’agro-alimentaire, de l’agriculture, de l’hôtellerie restauration qui sont à la peine pour convaincre et séduire les jeunes et leurs familles.

D’un côté, notre collectivité promeut l’apprentissage comme voie de formation professionnelle reconnue, et non plus par défaut, une voie qui permet l’accès à une qualification et à un diplôme,  qui permet lui-même l’accès   à   l’emploi   et   souvent   l’épanouissement personnel. Et cette voie de réalisation personnelle est aussi à mettre en lien avec la question du décrochage scolaire. De l’autre côté, la dévalorisation de l’apprentissage et des métiers manuels continue de sévir dans un bruit de fond scolaire, familial, social. Et nous voyons bien là que la Région et les secteurs professionnels concernés doivent œuvrer pour changer l’image encore négative de l’apprentissage qui s’étend pourtant aujourd’hui jusqu’aux niveaux ingénieur, et pour changer l’image négative de certains métiers en termes de pénibilité et de grilles salariales. Alors que le bâtiment repart, les entreprises peinent à trouver des apprentis, elles sont plus de mille sur les quatre départements, et, parmi ces mille entreprises en attente d’apprenti,  le secteur de la couverture-zinguerie cherche désespérément à transmettre ses savoir-faire et à renouveler ses générations de travailleurs. J’insiste : c’est du jamais vu !

Les publics jeunes ont besoin d’un accompagnement éducatif important afin de développer non seulement des aptitudes professionnelles, mais aussi des savoir-être. Or, le fort taux de rupture de   contrats  d’apprentissage chez   les   moins   de   18   ans   (29 %)   montre   à   quel   point   ce   soutien   éducatif   est   nécessaire, que ce soit dans les CFA, mais aussi dans les entreprises, ce qui rend d’autant plus nécessaire la formation des maîtres d’apprentissage et la reconnaissance des entreprises qui investissent dans la formation de jeunes.

La  labellisation de ces entreprises méritantes et accueillantes  serait un grand pas vers une réelle visibilité de leur action, d’autant que la majorité d’entre elles sont des petites entreprises. L’apprentissage gagnerait aussi en attractivité s’il intégrait un volet d’accès à la culture et une sérieuse prise en compte des problèmes de santé spécifiques aux apprentis.  C’est là aussi une question de démocratie, de droits culturels et de justice sociale.

La question de la justice sociale me permet de faire le lien avec les formations sanitaires et sociales qui répondent à des besoins croissants liés au vieillissement de la population et à l’accroissement de pathologies lourdes. Force est de constater que le secteur médico-social est victime du désengagement financier de l’État, abandonnant ce secteur à but non lucratif aux lois du marché, alors que les professionnels des secteurs de la santé et de l’action sociale font face à des missions complexes qui exigent un grand professionnalisme où la communication et la relation d’aide sont fondamentales au même titre que les savoirs techniques. Force est de constater  la dégradation des conditions de travail des professionnels liée à des organisations du travail de moins en moins respectueuses des usagers et des agents, tant dans les hôpitaux que les EPHAD ; en témoignent les mouvements sociaux récents dans ces secteurs.

Alors que les besoins sont importants, tant pour le maintien à domicile que pour les soins hospitaliers ou l’hébergement en structure, rappelons-nous le proverbe qui dit qu’on reconnait une société à la manière dont elle traite ses anciens et ses malades, et je rajouterai : à la manière dont elle traite les personnes qui s’occupent des anciens et des malades.

 

 

 

 

 

Pour une stratégie concertée en faveur des jeunes sortis de formation initiale sans diplôme – Cadre régional de référence

Intervention de Mona Bras

Texte:

Monsieur le Président, Madame la vice-présidente, chers collègues,

« La jeunesse est notre avenir, nous devons donc lui permettre d’accéder à une place dans notre société. » affirmaient en 2013 dans leur introduction, les rapporteurs de l’autosaisine du CESER « Quelles solutions en Bretagne pour les jeunes sortis de formation initiale sans diplôme ? ».

Question toujours d’actualité même si l’académie de Rennes  est celle de toutes les réussites scolaires, et même si le taux des « décrocheurs scolaires ou sortants précoces » est de  8% en Bretagne, soit le niveau le plus faible de France où ce taux est de 14%. Cette singularité ajoutée à celle du nombre de jeunes qui ne recourent pas à leurs droits, disparaissant ainsi des radars,  souligner la nécessité d’organisations adaptées à la réalité de la Bretagne, de ses acteurs et de ses territoires. Ce qu’esquisse d’ailleurs le bordereau.

8% de décrocheurs en Bretagne, c’est encore 8% de trop et, il faut le rappeler,  la responsabilité première en matière  de prévention revient à l’État et incombe à l’Éducation nationale. Ces derniers sont  régulièrement stigmatisés par le rapport PISA dont le classement conforte  la France en tant que championne des inégalités scolaires au sein des 72 États de l’OCDE. Il faut le redire ici, en France, les origines sociales pèsent sur la réussite scolaire, la relation entre performance et milieu socio-économique des élèves est l’une des plus fortes au sein de l’OCDE. En d’autres termes, plus on vient d’un milieu défavorisé en France, moins on a de chances de réussir et, partant, beaucoup d’élèves sont ainsi laissés au bord de la route.

Alors, quelles marges de manœuvre pour la Bretagne dans  un système scolaire français à deux vitesses qui fonctionne bien pour les élites, mais ne permet pas aux élèves qui ont du retard de le rattraper, creusant ainsi les inégalités liées à la naissance ? Nous sommes bien loin de l’égalité et de la fraternité, alors que cet enjeu de cohésion sociale est aussi un enjeu de cohésion civique. Lorsque nous parlons d’action de remédiations et de repérage précoce, l’action sur les déterminismes sociaux, économiques et culturels du décrochage scolaire relève d’abord du bloc communal. Mais,  les coups de rabot aux financements que l’État apportaient à la Politique de la Ville, ainsi que la suppression des contrats aidés, ne vont pas dans le sens d’une volonté réelle de l’État  d’en finir avec les inégalités liées à la naissance.

Pourtant, l’étude PISA  montre qu’il est possible d’assurer à la fois une équité entre les élèves et un bon niveau d’instruction générale. Et, nous le soulignons  Madame le vice-présidente, la stratégie opérationnelle et volontariste que vous portez pour notre collectivité, est au service d’une volonté politique déterminée et bienveillante visant à mettre en œuvre tous les moyens pour s’affranchir des déterminismes sociaux et de genres ; visant  à donner à chacun et à chacune les moyens de construire son projet de vie, de se projeter dans l’avenir et  de devenir autonome dans la fierté et l’estime de soi.

Le fait que le taux de décrochage soit plus faible en Bretagne qu’ailleurs se révèle un handicap supplémentaire  pour ceux qui ont  décroché  du système scolaire ou de la formation par apprentissage, et se retrouve de fait sans diplôme. En effet, cette situation de décrocheur est particulièrement stigmatisante en Bretagne du fait des réussites scolaires remarquables et souvent mises en exergue.

Nous entrons donc par la porte du problème du décrochage scolaire, dans une question fondamentale qui est celle du monde et de la société que nous voulons. Une société élitiste dont le prix à payer est un prix humain, celui des laissés pour compte ? Où une société où chacun peut bien vivre et s’épanouir, et plus idéalement, une société où personne ne peut gagner si son voisin ne gagne pas ? Nous en sommes encore loin n’est-ce pas ?

Les Régionalistes se réjouissent des dynamiques mises en œuvre et coordonnées par la Région Bretagne et espèrent que grâce à elles, en Bretagne le décrochage scolaire ne soit plus une malédiction ou une fatalité, mais au contraire, que les jeunes concernés ainsi que leurs familles soient et se sentent accompagnés pour réussir.

Je vous remercie.

 

 

Session du 23 juin 2017

Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et de l’ Orientation Professionnelle 2017-2022

Intervention de Mona Bras

Texte:

Monsieur le Président, Madame la vice-présidente, chers collègues,

Je commencerai mon propos par souligner le travail quantitatif et qualitatif effectué par Georgette Bréard et les services en charge de la formation professionnelle et de l’apprentissage, une vice-présidente qui à la fois soulève des montagnes et fait dans la dentelle ; ayant la responsabilité du poids lourd du budget régional avec un budget de plus de 470 M€ au service de la Mission Formation au service de toutes et de tous, Mission qui se traduit en 10 chantiers. Autant dire madame la vice-présidente que le travail que vous effectuez avec les services et les référents Emploi-Formation est, à deux chantiers près, aussi un travail herculéen.

Chiffres à l’appui, globalement la Bretagne s’en tire plutôt mieux que la moyenne des autres régions, en termes de bonne santé globale d’une économie dynamique au service de filières fortes et créatrices d’un emploi durable. Et nous rejoignons Madame la Vice-Présidente dans l’ accent mis sur la primauté de la personne.

A ce propos, les Régionalistes tiennent à souligner l’importance de la notion d’emplois durables tant formation, apprentissage et économie sont indissociables. En effet, si le chômage est le défi majeur auquel tout le monde convient de s’attaquer, il n’est pas le seul mal dont souffre notre société. La précarité ne cesse d’augmenter pour nombre de personnes et de familles, et la notion de travailleur pauvre est un non-sens que nous ne pouvons accepter, fut-ce au nom de la compétitivité et des lois dictée par une main invisible au service d’un marché déifié. Plus que jamais, pour être en cohérence avec l’IDH, indice de développement humain que nous prônons, les notions de soutenabilité et de qualité des emplois doivent être développées. C’est en effet l’un des préalables à la construction d’une économie de la qualité et d’une société humaine digne de ce nom. A ce propos, les Régionalistes rappellent que le peuple breton n’est pas un peuple d’illettrés et de rustres, contrairement à ce que d’ aucuns s’ imaginent dans la capitale des énarques. Au contraire, la Bretagne caracole régulièrement en tête des résultats scolaires, de la maternelle au baccalauréat. Le nombre de laissés pour compte de l’ éducation nationale, s’ il est inférieur en Bretagne à la moyenne hexagonale, n’ en demeure pas moins un enjeu central de l’ insertion par l’ apprentissage et le travail.

Nous notons d’une manière générale le problème toujours pas résolu à ce jour de l’attractivité de certains métiers et secteurs en tension où pourtant les offres d’emplois sont nombreuses. Cependant, force est de constater pour ces métiers en tension, d’un côté des conditions de travail et de rémunération peu attractives ; et de l’autre, les représentations sociales de ces métiers. Ceci empêche les entreprises de recruter alors qu’elles ont des besoins, et empêche les jeunes et moins jeunes de se former à ces métiers parmi lesquels nous trouvons sans surprise le maintien à domicile et le service aux personnes, les métiers du bâtiment et ceux de l’agro-alimentaire et de l’agriculture et de l’élevage.  Le vaste chantier de la revalorisation de ces métiers reste ouvert dans le cadre plus large des transitions numériques, énergétiques et écologiques, ainsi que de l’innovation pédagogique qui constituent les points forts de toute politique d’emploi et de formation durable.

A propos de l’ innovation pédagogique, les Régionalistes remercient vivement Georgette Bréard qui s’ est investie pour que les formations professionnelles à la langue bretonne soient prises en compte dans le cadre du Plan « 47.000 formations », ce qui a permis d’ attribuer 150 places de trois mois aux cinq centres de formation agréés pour l’ année 2016-2017. Grâce à son soutien, 1828 mois de formation ont pu être financés sur cette période, contre 1314 l’ année précédente. Cette dynamique se poursuit en 2017-2018 car des places supplémentaires seront attribuées sur les crédits de la convention avec le fonds paritaire de sécurisation des parcours pour la mobilisation du CPF.

Ces remarques exprimées, les Régionalistes voteront pour ce Contrat de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelle, Contrat de Plan ambitieux et volontariste.

Session de février 2017

Mission III – Pour une formation permettant à chacun de construire son propre parcours vers la compétence et l’ emploi

Intervention de Paul Molac sur les lycées