Transport

Les vidéos et textes de nos interventions dans le domaine du transport en 2017.

Session de décembre 2017

Assises nationales de la mobilité

Intervention de Mona Bras

Texte:

Les Assises Nationales de la Mobilité sont organisées autour d’ un logiciel hypercentralisé et binaire, entre ce qui serait structurant et ce qui ne le serait pas, vu de Paris, bien sûr, pour les déplacements et les mobilités.

Notre collectivité est au service de la presqu’ île Bretagne et de ses habitants, victimes d’ une géographie particulière qualifiée de périphérique, d’ excentrée ou d’ enclavée parce que vue et regardée à partir du continent. Les mêmes qui émettent ces critiques oublient qu’ en Bretagne les 4 voies sont gratuites.
Notre collectivité ose l’ avenir et ose affirmer sa différence en apportant une contribution spécifique aux Assises nationales de la Mobilité. Notre collectivité affirme là son ambition publique régionale à la meilleure échelle possible pour l’ organisation des mobilités.

Le Conseil Régional a choisi la complémentarité TGV/TER/Cars/covoiturage pour une desserte fine des territoires de la Bretagne, très loin de l’ outil de centralisation qu’ est ailleurs le seul TGV. La question de cabotage doit aussi être présente dans la réflexion autour des mobilités d’ une presqu’ île et d’ une dizaine d’ îles habitées.

Mais dans un contexte où la Bretagne qui n’ est pas encore autonome et donc ne dispose d’ aucune autonomie fiscale ni de budget à niveau avec des régions similaires en Europe, donc sans ressources dédiées, nous assumons depuis longtemps déjà tout ce que les autres échelons institutionnels ne font pas. Le Conseil Régional est toujours au rendez-vous. Sans le Conseil Régional pas de RN 164 , plus de réseau ferroviaire dit secondaire, adieu la ligne Paimpol-Guingamp-Carhaix et tant d’ autres, et pendant ce temps-là, le projet du Grand Paris vire au grand gaspi d’ argent public avec un dérapage de l’ estimation du coût passant de 22 milliards d’ euros en 2010 à 35 milliards en 2017. Le projet de super métro destiné à hisser Paris au rang d’ une mégalopôle déraille et ce n’ est pas étonnant car dans mégalopôle il y a mégalo.
Nous saluons ici le principe posé de l’ approche régionalisée de la question des mobilités qui impactent certes les collectivités, mais aussi les entreprises et essentiellement chacune et chacun d’ entre nous en termes de déplacements du quotidien, de liaisons domicile-travail ; mais aussi en terme de désenclavement et d’ irrigation de l’ ensemble du territoire breton ; et aussi en terme de santé publique, le PRSE 2017/2021 ciblant la promotion des déplacements favorables à la santé dans le cadre des modes de vie respectueux de l’ environnement et favorables à la santé.
Cette contribution bretonne comme les autres souligne le fait régional et l’ importance des régions en Europe.

 

Session du 23 juin 2017

Une nouvelle offre ferroviaire en Bretagne au service de son économie, de ses territoires et de ses habitants.

Intervention de Mona Bras

Texte:

Le  2 juillet prochain nous accueillerons BGV, Bretagne à grande vitesse, dont les trains sont déjà surnommés les « bolides »  dans nos gares. C’est à la fois le résultat d’un long combat, forme d’ une guerre du rail, mené depuis 2004 pour l’attractivité de la Bretagne et la mobilité en Bretagne, conjuguant les deux nécessités que sont le fait d’arrimer la presqu’île bretonne au continent européen, et d’irriguer l’ensemble des territoires de Bretagne.

 

Le phénomène grande vitesse permet d’accéder à une qualité de vie sous le double auspice de la taille humaine de nos villes, correspondant au « small is beautifull » et de ce qui pourrait sembler être une certaine lenteur dont certains ont fait l’éloge en comparaison avec les rythmes frénétiques de métropoles et mégalopoles.

 

Nous devons rendre hommage ici au caractère visionnaire du choix fait dès le mandant 2004-2010, avant la crise de 2008,  de flécher emprunts et investissements vers deux équipements structurants que sont BGV et BTHD. Les visionnaires se reconnaitront… Le FN propose de cannoniser Gérard Lahellec, est-ce vraiment utile?

 

On  ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure, on ne parle pas non plus des 33.000 usagers du quotidien satisfaits des offres de transport TER, le TER Bretagne étant reconnu comme étant le meilleur de France tant par ses offres tarifaires, que par la modernité et le confort des trains Régio2N, que par l’offre de gares desservies et le nombre d’arrêts par jour et par gare, dans les deux sens Brest- Quimper/Rennes et Rennes/Brest-Quimper. Par contre, les problèmes relatifs aux difficultés rencontrées semblent instrumentalisés comme en témoignent quelques interventions précédant la mienne, par les 200 à 400 usagers environ qui expriment leur mécontentement venant  d’une offre de transport inadaptée pour leurs trajets du quotidien au départ de quelques gares du territoire régional.  Sachant que ces problèmes peuvent empoisonner la vie quotidienne de ces usagers  identifiés, nous savons que les services de la Région vont tout faire pour apporter des réponses adaptées à ces besoins non satisfaits. Y compris pour les élèves Diwan de Rennes contraints d’aller étudier  au collège de Vannes, faute d’une offre de scolarisation locale dans la continuité pédagogique de l’immersion linguistique. Il ne s’agit pas d’un choix personnel des familles qu’elles devraient assumer y compris dans les transports, mais d’une situation discriminante subie par elles…

 

La question des mobilités du quotidien en soulève une autre. Il s’agit de la domination très nette en Bretagne de l’utilisation de la voiture particulière, à hauteur de 84% en Bretagne contre 73% en France et dont une des explications réside dans l’habitat diffus et le maillage singulier des communes en Bretagne. Il y a là un enjeu de qualité de l’air, donc de santé publique, mais aussi des enjeux d’urbanisme, de lutte contre l’étalement urbain et de lutte contre le dérèglement climatique, notamment la lutte contre les gaz à effet de serre.

 

Je ferai un focus sur les réseaux dits secondaires tel celui qui relie Guingamp à Carhaix au sud et à Paimpol au nord et pour lequel la Région Bretagne a été le fer de lance de la mobilisation des collectivités et  des capitaux nécessaires à la remise à neuf de cette ligne nord-sud structurante, soit plus de 30 millions d’euros au total dont la majeure partie financée par la Région à un moment où la question était de fermer ou pas cette voie ferrée  pour des raisons de sécurité.

 

 

Trégoroise, je tenais à souligner dans cet hémicycle l’importance de cet investissement pour l’irrigation des territoires concernés, tant par les trajets du quotidiens que par les dimensions fret et  touristique à développer à partir de cette voie ferrée. Le CESER ne s’y trompe pas qui souligne la volonté du Conseil régional d’investir 208 millions d’euros dans le réseau du maillage ferré régional, au titre du Contrat de plan État-Région, le CPER 2015-2020, alors que la rénovation et la modernisation du réseau ferré relèvent de la seule responsabilité de SNCF Réseau et de l’État. Mais l’ Etat a peut-être mieux à faire avec le projet Grand Paris Express dont le coût estimé est de 25 milliards.

 

Cette volonté politique de la Région traduite par un investissement conséquent souligne le souci réel que nous avons de maintenir  l’exploitation de ces lignes qui garantissent une desserte équilibrée et constituent un levier de redynamisation économique et d’attractivité d’une partie du territoire régional.

 

En effet, régulièrement et cette année encore, la Bretagne arrive en force dans le palmarès des villes où il fait bon vivre. Sur les 15 villes les mieux classées, 7 se trouvent en Bretagne historique. Soit : Quimper, Rennes, Nantes, Brest, Vannes, Saint-Brieuc et Lorient. Quant à la question de l’emploi, la question est toujours posée du hiatus entre d’un côté les grandes villes et les métropoles qui sont structurellement dynamiques,  et de l’autre les villes petites et moyennes qui souffrent de métiers en perte de vitesse et qui pourraient se vider. Ce n’est pas le discours défaitiste d’une élue d’une petite ville rurale, mais  le portrait assez alarmant dressé par France Stratégie dans un rapport paru le 21 février 2017. Mais, lorsque l’effet BGV et BTHD irrigueront l’ensemble de la Bretagne, celle-ci se réveillera à de nouveaux potentiels économiques, culturels, sociaux, humains aujourd’hui empêchés pour ceux qui rêvent de quitter Paris, de changer de région, de refaire sa vie au regard de la qualité de vie. Et cela peut advenir plus rapidement que les pessimistes de nature ne le pensent.

 

Aussi, réjouissons-nous de l’arrivée de BGV couplée au développement du TER Bretagne et faisons confiance à notre collectivité et à ses partenaires dont la SNCF pour résoudre les problèmes soulevés par ce qui est un nouveau départ, une nouvelle ère dans la mobilité en Bretagne.