Politique générale

Les vidéos et textes de nos interventions en politique générale 2018.

SESSION AVRIL 2018

BREIZH COP

INTERVENTION DE PAUL MOLAC en ouverture des débats

Texte:

Mesdames, Messieurs, chers collègues,

Brest, où nous sommes aujourd’hui, force de l’ Europe, « Penn ar bed n’ eo ket fin ar bed, ar c’hontrol ‘zo ken ! » ; le bout du monde n’ est en fait que le début , et « penn ar bed » c’ est bien sûr la tête du monde en breton, donc nous sommes ici là où tout commence !

Je dis cela car nous sommes dans les transitions, et nous avons parlé de développement durable ; cependant on oublie souvent le 4° pilier de développement durable, qui est tout simplement la culture. J’ espère bien qu’ en 2040 je pourrai vous faire un discours en breton et qu’ au moins vous soyez capables de comprendre ! Car aujourd’hui je pourrais continuer, mais malheureusement dans ces cas là je pense qu’ il n’ y aurait que quelques pourcent de la population qui le comprendrait ; cela est évidemment une transition, et c’ est aussi à notre portée. Ce sont des politiques en particulier éducatives qui peuvent nous amener à ce que le chinois ne soit pas plus parlé en Bretagne que le breton. Je n’ ai évidemment rien contre le chinois que je serais ravi de parler ; mais si ne nous prenons pas en charge la langue bretonne je ne vois pas qui la prendra. C’ est à la fois notre pierre et ce que nous devons au reste de l’ humanité, c’ est-à-dire cette petite pierre de diversité bretonne. Car on ne comprendrait pas que dans cette COP BREIZH on encense la biodiversité mais que l’ on ne s’ occupe pas de la diversité bretonne. Dans tous les différents discours que j’ ai pu entendre, c’ est sans doute ce point-là qui m’ a le plus interpellé. Le deuxième, en tant que fils d’ agriculteur, agriculteur moi-même, je n’ ai jamais vu mon avenir dans une ville qui monterait de plus en plus haut, en étages j’ entend. Comment pouvoir économiser les terres agricoles et continuer à avoir des campagnes qui soient toniques, des petites villes et aussi des métropoles ? Car c’ est bien l’ enjeu que nous avons. L’ habitat dispersé qui nous est venu de notre histoire, c’ est l’ histoire de l’ élevage ; ce lien consensuel que nous avons avec l’ agriculture depuis longtemps et qui continue à irriguer la plupart de nos familles a donné un développement original qui est celui de l’ ouest de la France notamment avec un habitat dispersé. La COP ce n’ est pas nous envoyer tous dans les métropoles, mais c’ est bien de garder un dynamisme sur tout le territoire, et c’ est aussi vrai à l’ est qu’ à l’ ouest.

Je ne suis pas de ceux qui opposent systématiquement à la fois les métropoles au milieu rural, bien au contraire. Chacun a besoin de l’ autre. Nous avons besoin des métropoles car on y fait de l’ innovation et il est vrai que nous avons des services que nous ne trouverions pas en campagne. Les métropoles ont besoin de la campagne ne serait-ce déjà que pour manger. Dans les politiques de la Région, on donne 4 fois plus à un Carhaisien qu’ à un Rennais ; 3 fois plus à un habitant de Ploërmel ; je dis ça car je suis parfois taquin. Quand on voit les DGF, c’ est l’ inverse : les habitants des grandes villes pèsent deux fois plus que les habitants de la campagne !

Pas de vision manichéenne évidemment, en ce qui concerne les villes. La complémentarité est essentielle ; c’ est cette vision partagée que nous devons construire. Nous avons un diagnostic lucide.

Je vous remercie.

SESSION DE FEVRIER 2018

DISCOURS DE POLITIQUE GENERALE

Paul MOLAC

Texte:

Monsieur le président, chers collègues,

je vais appuyer mon propos sur deux statistiques récentes.
Prenons d’abord les résultats récents du recensement de la population en région Bretagne.
Ceux-ci nous disent que 20 % des habitants de la région Bretagne, 1/5 donc, résident dans seulement 9 communes ( Rennes, Brest, Quimper, Lorient, Vannes, Saint-Brieuc, Saint-Malo, Lanester et Fougères). Mais que dans le même temps, la moitié de nos habitants résident dans des communes de moins de 5 000 habitants.
Voilà illustrés d’un même mouvement l’importance de la métropolisation dans nos dynamiques territoriales comme la permanence d’un modèle breton des centre-bourgs.
On ne saurait trouver meilleure illustration de l’importance pour les bretons de disposer d’un échelon régional fort, pour que les politiques publiques fassent avancer métropoles et ruralité ensemble, pour une Bretagne cohérente.
Un échelon régional fort, ce sont des moyens. Certains vont manquer, nous le verrons dans le budget. Un échelon régional fort suppose aussi d’avoir plus de marges réglementaires pour agir.
C’est pourquoi nous saluons votre proposition, mr le président, de peser dans le débat législatif sous l’angle de la différenciation. Enfin, un échelon régional fort suppose que les acteurs bretons tirent ensemble dans le même sens. Je le dis, parce que nous voyons quelques mouvement d’humeur autour du train, mouvement d’humeurs justifiés, s’exprimer depuis le Finistère, nous voyons des élus du pays de Lorient faire le tour des ministères pour parler aéroport ou tribunal, nous lisons enfin quelques expressions à Rennes sur l’envie de muscler là aussi un aéroport. Mais disons le, si chacun de ces sujets sont majeurs, attention à la dispersion. C’est lorsque la Bretagne avance groupée et parle d’une seule voix qu’elle gagne. Le pacte d’accessibilité co-construit à plusieurs collectivités est, sur le plan de la méthode, la voie à suivre pour peser, pour que la Bretagne soit audible d’une même voix.
Mais au-delà des stratégies, au-delà des rapports de force, au-delà des incantations pour certains, un échelon régional fort c’est enfin un Région qui agit, au service des habitants et des territoires. Et c’est ce que nous faisons, nous le verrons tous au long de ces 3 jours.
En effet, la Bretagne a besoin d’un haut niveau d’intervention publique. L’attractivité de la Bretagne pour les entreprises, par exemple, ne passe pas que par le train, car l’accessibilité, ce sont aussi nos ports, ce sont aussi des lignes aériennes directes vers Londres ou Bruxelles à conforter ou à créer, c’est aussi, et de plus en plus, l’accessibilité numérique.
Mais ces enjeux ne doivent pas masquer le fait que l’attractivité de la Bretagne pour les entreprises, donc pour nos emplois, se joue aussi avec la qualité des politiques publiques du quotidien. Une entreprise s’installera plus facilement là où les collectivités concourent ensemble à la qualité du cadre de vie, à la qualité de la formation des salariés, à la qualité du soutien à l’innovation.
C’est donc l’ensemble de notre stratégie budgétaire qui est un facteur d’attractivité de la Bretagne, avec, cerise sur le kouign-amann, ce supplément d’âme d’une région qui agit pour la vitalité de toutes les cultures, et qui favorise une communication positive sur le fait d’être breton, depuis la campagne virale « passez à l’ouest » jusqu’à la valorisation de notre identité au travers de notre politique linguistique.

L’identité, justement, parlons en. C’est la deuxième donnée statistique que je voulais relever : un sondage récent montre que 79% des bretons se définissent A LA FOIS comme bretons, français et européens. Au XX° siècle, on a connu des pays avec le parti unique. Parfois, à Paris, j’entend des discours qui laissent penser que certaines sphères sont encore dans le siècle de l’identité unique. Mais la Bretagne est résolument entré dans le siècle des identités multiples. Le breton n’est pas ceci OU cela, il mélange les appartenances, d’une façon très moderne. Le problème, c’est que dans les grandes administrations, on est content d’être français et européen, mais on n’aime pas du tout quand le breton est AUSSI breton. Preuve en est que quand on veut appeler son fils Fañch ou Derc’hen, ça fait toute une affaire avec l’appareil d’Etat. Décidément, les bretons comprennent plus vite le jeu des identités multiples que le réseau des grandes écoles centrales, dont la culture est parfois très communautariste francophone.
Monsieur le président, vous parlez de différenciation, pour que soit en quelque sorte reconnu nos façons de faire singulières. Je conclurai sur un autre mot, celui d’altérité. Car décidément, en refusant le terme de « peuple corse » comme en refusant Fañch, la république démontre qu’elle a encore beaucoup de travail pour reconnaître l’altérité en son sein.

Paul Molac

INSTALLATION D’ UN GROUPE DE TRAVAIL SUR LA DIFFERENCIATION

Paul MOLAC

La Région vote un vœu pour le maintien de la carte judiciaire bretonne

Paul Molac

SESSION DU 18 OCTOBRE 2018

Discours de politique générale

Paul Molac

Texte:

Monsieur le Président, chers collègues,

J’ aimerais commencer mon propos en vous demandant où se joue notre avenir ? Comment nous développons-nous ? Quelle est l’ une des solutions les plus importantes à nos problèmes, et où se joue finalement ce développement, qu’il soit humain, économique, environnemental , culturel ? Il se joue bien sûr sur nos territoires. Lorsque je prends le développement économique et que je vois ce qu’ il se passe en Bretagne, nous sommes loin du capitalisme financier. Nous avons des chefs d’ entreprise , quelque fois qui commencent très « petitement », qui mettent toutes leurs économies dans leurs entreprises, qui investissent et réinvestissent, qui fond des emprunts, et qui à un moment donné se retrouvent avec 300, 400, 500 salariés ; j’en ai un certain nombre dans ma circonscription. J’ en ai même un, qui a réussi à devenir un leader de la cosmétique ; et pourtant, tout son capital est un capital familial. Nous sommes loin du capitalisme financier, et c’ est ainsi que se développent nos territoires, par un développement endogène, aidés évidemment par les collectivités locales, et aidés par des gens qui se prennent en charge. Si je prends l’ innovation sociale, comment ne pas souligner les territoires « zéro chômeurs » ; nous en avons quelques-uns en Bretagne. Quand on voit ces territoires qui mettent en place une association qui vont chercher les chômeurs de longue durée, qui leur redonnent un travail, une dignité, et qui les remettent dans la société, cela se fait également localement. Je pourrais aussi parler du développement culturel qui se fait beaucoup au niveau local, également. L’ Innovation technique, économique, sociale, c’ est le fruit de l’ intelligence collective de nos territoires.

Si nous voulons réformer ce pays, nous ne pourrons le faire que si les citoyens eux-mêmes se sentent partie prenante. Et cela commence directement dans les territoires. On ne peut, dans une démocratie, penser que l’ on peut avoir une idée géniale qui vient du centre et qui descend pour irriguer toute la société ; ce fut le cas mais ça ne l’ est plus aujourd’hui. Les gens demandent des personnes , les citoyens demandent à être acteurs de leur démocratie. Je crois que cela est ce qui doit nous amener dans notre positionnement politique. C’ est ce que je défends ici avec vous tous, j’ en suis sûr, et aussi sur les bancs de l’ Assemblée Nationale. Les territoires sont une solution ; encore faut-il leur laisser les moyens de leurs actions, et j’ en vois deux : l’ autonomie fiscale : aujourd’hui il n’ y a quasiment plus d’ autonomie fiscale des territoires, tous les impôts étant remplacés par des dotations d’ état ; et la deuxième, c’ est l’ adaptation du pouvoir réglementaire dans les compétences qui sont les leurs. Ce sont deux choses qui, aujourd’hui, sont bloquées par les techno-structures. Elles sont bloquées par un état qui reste fondamentalement jacobin, et sur une vision verticale de la société alors que nous sommes de plus en plus dans une vision horizontale. C’ est une difficulté et je crois que c’ est le rôle des Régions et de tout ceux qui se disent « Régionalistes », que de proposer ce nouveau mode de fonctionnement, et de l’ étendre jusqu’ à l’ Europe, cela s’ appelle tout simplement la « subsidiarité » : quelque chose que nous avons grand mal à mettre en place en France.

Mon deuxième propos va concerner l’ étude socio-linguistique que l’on vient de nous donner. La première chose, c’ est que l’ on voit ce désir de langue ; ce désir de culture ; ce désir linguistique de connaître la langue ; c’ est vrai pour la langue bretonne, et c’ est aussi vrai pour le Gallo. Qui aurait imaginé il y a 20 ans que 30 % des gens veulent plus de Gallo à la télévision, à l’ école ? On voit bien là que le Gallo sort du « corner » où il était mis.

Et je ne parle pas du Breton puisque de Clisson à Ouessant on voit que ce désir de langue bretonne touche les deux tiers de la population bretonne. Quand on parle Breton, on peut aussi parler beaucoup d’ autres langues. Je suis très content de voir que les Bretons se réapproprient leur patrimoine linguistique. On le voit dans le soucis des parents d’ entre 20 et 40 ans : 40% souhaiteraient que leurs enfants apprennent le Breton à l’ école. Lorsque l’ on voit qu’ ils sont aujourd’hui environ 50%, et qu’ à la progression à laquelle nous avançons, nous serons peut-être à un tiers de propositions d’ enfants en classes bilingues à l’ horizon de 2118, on se dit qu’ effectivement il faut changer de braquet et passer aux vitesses supérieures. Dans ces vitesses supérieures, je vois quelques actions : la première, c’ est de développer et proposer dans toutes les écoles de Bretagne, l’ enseignement des langes de Bretagne, que ce soit le Breton ou le Gallo, chcun peut choisir. Cela veut dire aussi former les enseignants. Vous vous poserez la question de combien cela va-t’il coûter ? Et bien l’ enseignement bilingue ne coûte rien, puisque l’ enseignant parle les deux langues ; il n’ y a donc pas une minute d’ enseignement supplémentaire. L’ enseignement bilingue ne coûte rien de plus de ce que l’ on dépense déjà.

J’ aimerais parler d’ une dernière chose : notre histoire. Vous devez savoir ce qu’ est un Gallois. C’ est un Breton qui ne sait pas nager ; car il est resté dans l’ île de Bretagne tandis que nous autres Bretons avons traversé la Manche et sommes venus nous installer en Armorique. La Bretagne est une terre d’ immigration bien sûr ; nous dirions que l’ époque était un peu différente car la « province » de Bretagne était dans l’ Empire romain. Il n’ empêche que cela n’ a pas toujours été bien vécu par les Armoricains eux-mêmes. La Bretagne est aussi une terre aux racines judéo-chrétiennes, celtes, qui sont des racines de partage, où l’homme est un égal ; des racines profondément humanistes, et je dirais que nos traditions sociales-démocrates-chrétiennes, puisque c’ est ainsi que l’ on se reconnaît souvent, nous appellent à ne pas laisser ceux qui sont dans le besoin, tout simplement se noyer en Méditerrannée. Quand je pense que l’ on en vient à jalouser des gens qui sont partis de chez eux soit pour échapper à la misère, soit pour fuir les violences éthniques ou étatiques, qui traversent le Sahara, arrivent en Lybie où ils sont réduits en esclavage pendant un temps, que l’ on met sur des bateaux, qui risquent de se noyer, (et un certain nombre se noit), et arrivent chez nous, ces gens-là ont une force vitale qu’ il convient d’ utiliser chez nous pour nous développer, et on en a effectivement besoin. Car nous avons un certain nombre d’ industriels qui seraient contents de trouver de la main d’ œuvre. Moi, je veux bien que des Bretons aillent dans cette main d’ œuvre, et prennent ces emplois, mais ce sont des emplois que les Bretons ne se bousculent pas pour prendre.

Ces personnes sont arrivées là, c’ est tout à notre honneur de nous en occuper, et de comprendre les misères qui ont pu être les leurs. C’ est notre devoir d’ humanité.

Je vous remercie

Politique égalité Hommes Femmes

Intervention de Mona Bras

Texte:

Monsieur le Président, Madame la Vice-Présidente, chers collègues,

Alors que l’égalité femmes-hommes a été érigée en « grande cause du quinquennat », beaucoup de chemin reste néanmoins à parcourir en France. En effet, Martine a fort à faire question disparités salriales quand elle se lève le matin. Elle sait qu’ elle sera payée 25% de moins que ses collègues masculins. Répartition des tâches domestiques, même si Robert s’ occupe du jardin et du bricolage, Martine consacre deux fois plus de temps qui lui à ces tâches. Martine s’ inquiète devant la remise en cause du libre droit des femmes à disposer de leur corps, notamment par la remise en cause du droit à l’ avortement.

A Nantes, en Bretagne, Martine a des amies qui ont créé l’ association Walking Woman qui propose aux femmes seules un accompagnement à trois pour rentrer de nuit en toute sécurité à pieds chez elles.

Martine s’ inquiète de cette limitation de fait du droit de circuler librement à toute heure du jour et de la nuit dans certains espaces publics.

Martine qui est supportrice d’ En Avant de Guingamp, s’ indigne du fait que certains hommes voudraient interdire aux femmes d’ être commentatrices TV de matches de foot. Martine se réjouit que l’ équipe féminine EAG aie mis en place un dispositif d’ aide et de suivi à la problématique de reconversion des sportifs et sportives professionnels en fin de carrière.

Voici pour la partie état des lieux qui fait grincer des dents lorsqu’on est du genre censé être l’avenir de l’homme… et Martine n’ a pas parlé des violences faites aux femmes et du drame de la femme qui décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint.

Le poète Christian BOBIN que j’aime beaucoup dit que « les hommes c’est comme tout le monde et les femmes c’est comme personne. » Peut-être la raison pour laquelle notre collectivité, qui en France ne fait rien comme tout le monde, parce qu’ elle est unique, comme personne, est si engagée depuis 2004 sur le chemin de l’égalité hommes-femmes.

Autour des trois grands piliers de notre politique transversale qui sont veiller, diffuser et rassembler, puis déployer l’égalité dans les politiques régionales et enfin agir au sein même de notre organisation ;  je retiens trois mots pour caractériser notre feuille de route : volontarisme, pragmatisme et ambition.

volontarisme ? Oui car au-delà de son inscription au fronton des mairies, l’égalité  en action est un choix, une volonté politique ; l’égalité homme-femmes est une tension de l’action pour un changement de société par la promotion de l’émancipation culturelle, sociale et économique sur tous les territoires.

Pragmatisme ? La question de l’égalité entre les femmes et les hommes reste bien une compétence dans le champ d’action de l’État au travers notamment de l’évolution de l’organisation territoriale actuelle des services publics comme l’indique la circulaire du Premier ministre du 24 juillet 2018. Aussi, le dialogue entre l’État et la Région sur ce sujet est-il essentiel pour développer des actions concrètes, dans les crèches et écoles, avec les acteurs institutionnels et les associations.

Ambition ? Casser les codes des représentations de genre et modifier les stéréotypes tenaces qui sont  des vecteurs d’inégalités et de discriminations et donc de blocages dans l’évolution culturelle, sociétale et économique d’une société. Et nous nous réjouissons de constater que le MEDEF a participé à la rédaction du chantier dédié à l’ égalité dans le CPRDFOP (Contrat de Plan Régional de développement des formations et de l’ orientation professionnelle),  en est signataire et y affirme souscrire complètement. Une bonne nouvelle alors que dans les prochains mois, suite à la promulgation de la loi «pour la liberté de choisir son avenir professionnel», les mesures destinées à favoriser l’égalité professionnelle engageront les entreprises à formaliser toutes les mesures négociées avec les instances représentantes du personnel, en matière d’égalité salarié et de lutte contre les discriminations.

A l’heure du changement climatique et des transitions nécessaires au nouveau monde, à la nouvelle Bretagne à vivre, la transition volontariste, pragmatique et ambitieuse vers l’égalité hommes-femmes  s’inscrit pleinement dans la Breizh Cop et les Régionalistes sont fiers de participer à ces transitions.

Je concluerai en disant que hashtag égalité Hommes-Femmes doit se faire Hashtag en même temps que l’ égalité territoriale dans le domaine des salariés. En effet la presse quotidienne du jour relaie l’ étude qui révèle que les non-cadres bretons, qu’ ils soient des Hommes ou des Femmes sont les moins bien payés de France, à travail égal.

Hashtag en Bretagne, Martine ne lâche rien pour l’ égalité.

SESSION DECEMBRE 2018

Paul Molac

Texte:

La crise de gilets jaunes sera certainement le moment social de l’année 2018 et du quinquennat en cours. Un événement particulièrement marquant et révélateur des fractures de cette société.
Ce mouvement est révélateur du malaise social. Il regroupe des personnes qui travaillent mais qui ont de faibles salaires, ouvriers, employés, artisans, retraités mais aussi des personnes qui vivent des minimas sociaux. Un certain nombre m’ont rapporté leurs difficultés à joindre les deux bouts, à pourvoir accéder à un peu de consommation. Certains sont en surendettement. L’angoisse de la fin de mois est palpable chez beaucoup. Certes, ce n’est pas le cas de tous et certains ne sont pas dénués d’arrières pensées et pas toujours à plaindre. D’autres sont là pour exprimer leur haine de cette société mais ils ne sont ni les plus nombreux, ni les plus représentatifs. Ce serait faire une grossière erreur que de faire l’amalgame entre militants des extrêmes et casseurs, et les gilets jaunes. L’immense majorité est courtoise et sympathique et j’ai pu m’entretenir avec nombre d’entre eux au hasard de mes déplacements.
Ce mouvement repose sur plusieurs facteurs principaux, le premier n’est pas nouveau : la faiblesse du pouvoir d’achat de nombreux français et la peur du déclassement. Mais il est aggravé par la perception d’une politique gouvernementale injuste socialement et le mépris de l’administration d’Etat parisienne. Depuis juillet 2017, je ne cesse d’avertir le Gouvernement et la majorité sur les mesures dont je juge quelles seront refusées par les Français. Sans entrer dans le détail de ces mesures, on a laissé s’installer le sentiment, souvent fondé, que les premiers cadeaux fiscaux s’adressaient aux plus riches, et qu’on s’occuperait des plus modestes plus tard, en plusieurs fois. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant qu’au-delà du prix de l’essence, la question de l’ISF soit devenue un point de fixation des revendications.
Il y a donc la question des fractures sociales. Mais la question des fractures territoriales est tout aussi importante. Cela fait 30 ans que des politiques centralisées sont en échec de ce point de vue. Il faut le dire et le redire : l’alternative, ce ne sont pas les extrêmes.
L’alternative, c’est la régionalisation des moyens et des décisions. Les régions en France au total pèsent à peine 10% du budget de l’Etat. Pourtant, c’est l’échelon qui permet à la fois proximité avec le citoyen, proximité avec les acteurs qui innovent partout, et d’assurer la solidarité entre métropoles, villes moyennes et monde rural. On peut trouver égalitaire un système centralisé, qui concentre à Paris les investissements de transports pour le Grand Paris, qui concentre en ile de France 66% du budget du ministère de la culture, qui concentre tous les emplois de conseils et de décisions de l’appareil public (pensez au très long chemin pour se dire qu’Ifremer peut avoir son siège à Brest près de la mer). On peut aussi se dire que dans la crise de l’époque, il y a aussi le fait que les Régions en France sont anormalement faibles au regard de leurs voisines, et qu’on peut essayer de leur transférer des moyens pour réellement décider en région des questions d’outils de transport, de service publics, d’équilibre du territoire. Monsieur Le Fur nous dit souvent que la Région ne fait pas assez. Mais il nous faut d’abord convaincre le pouvoir central de renforcer les moyens des Régions. J’ajouterais également, pour ma part, la nécessité de pouvoir adapter lois ou règlements aux réalités bretonnes, en matière de politique linguistique notamment. Et bien sûr, convaincre de l’utilité démocratique que les citoyens de Loire-Atlantique ait la possibilité de voter sur le choix de la Réunification, nous en reparlerons tout à l’heure.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la démarche de la Breizh Cop portée par la Région Bretagne. A un moment où les administrations centrales parisiennes recentralisent le pouvoir, où certains ont cru pouvoir se passer des élus et des corps intermédiaires, la Breizh Cop est un levier pour associer tous les acteurs bretons à la décision. A un moment ou les conséquences des transitions climatiques et énergétiques font tanguer les économies du monde rural, la Breizh Cop est un bel espace pour associer tous les acteurs économiques pour trouver le bon curseur entre les transformations souhaitées et la préservation de nos équilibres sociaux. D’un côté, on nous assène des certitudes depuis Paris. De l’autre, en Bretagne, on partage des doutes et des projets avec qui veut bien s’en saisir. Démarche Bretonne renforcée par les élus locaux, par le Ceser et le conseil culturel et bon nombre de citoyens. Finalement, la Breizh Cop, c’est déjà un Breizh Lab’, peut-être ?
Cet esprit de dialogue, de concorde et de co-construction connait ici ou là quelques entorses malheureuses. C’est en particulier le cas sur l’accueil des réfugiés. Sur ce sujet, je veux dire ici que le rôle des élus locaux et des élus régionaux, est de prendre de la hauteur.
Je vois ici ou là, à Allaire, à Arzano, ou ailleurs, un petit noyau d’élus régionaux abîmer l’image de notre collectivité en allant flatter les plus bas instincts d’inhumanité.
Le rôle des élus locaux et régionaux, il est à la fois de veiller à respecter les traditions humanistes de la Bretagne, en soutenant les plus faibles, et à la fois de réclamer de la fermeté partout où il y a délits. Mais pointer l’autre, pointer l’étranger, comme seule origine des délits potentiels, c’est une posture discriminatoire. Ou alors, qu’on me dise de quel pays venait Nordhal Lelandais, de quel pays venait Landru, de quel pays venait Emile Louis. Le rôle des élus régionaux est de construire les solutions, pas d’aller jouer les fauteurs de troubles dans les esprits. J’appelle le noyau concerné à se ressaisir pour être à la hauteur de nos missions collectives. La Bretagne ne peut pas être une terre d’indifférence et de rejet de l’autre, la Bretagne, ce sont des identités multiples et ouvertes.

A propose de la Réunification de la Bretagne:

Le Conseil régional veut une consultation citoyenne