Les vidéos et textes de nos interventions dans le domaine du transport en 2018.

 

SESSION FEVRIER 2018

PACTE d’ ACCESSIBILITE DE LA BRETAGNE

Intervention de Mona Bras

 

Texte:

Monsieur le Président, mes chers collègues,
J’ai lu avec beaucoup d’attention le Pacte d’accessibilité de la Bretagne que les élus bretons, toutes collectivités confondues ont remis à la Ministre des transports, Madame Élisabeth Borne, le 27 janvier dernier. Mon président du groupe des Régionalistes, Paul Molac, a déjà abordé la question de la dispersion des réactions bretonnes dans ses propos de politique générale, et nous soulignons ici la rapidité avec laquelle vous avez su réagir ensemble aux conséquences de l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, tout comme nous soulignons la pertinence des demandes collectivement exprimées pour la Bretagne en matière d’accessibilité aéroportuaire, routière, ferrée et aussi en matière d’accessibilité numérique par le réseau de fibre optique.
Aucune enveloppe financière n’a été annoncée par la Ministre.  Ceci est inquiétant alors que dans le même temps, la Cour des comptes dans son Rapport du 17 janvier 2018, s’inquiète du cout et du financement des 200 kilomètres du Grand Paris Express.  Ces nouvelles lignes de métro en rocade autour de Paris, prévus d’ici 2030 pour un coût de 19 milliards d’euros annoncés en 2010 sont  réactualisé aujourd’hui à hauteur de 39 milliards d’euros !  Par ailleurs, alors que les zadistes fêtent l’abandon du projet de Notre-Dame des Landes, un quatrième et nouveau terminal aéroportuaire colossal est programmé d’ici à 10 ans à Roissy  pour un coût de 2 milliards d’euros afin de répondre à la croissance du trafic aérien qui devrait doubler dans les 15 prochaines années. Mais vous remarquerez que l’État choisi de répondre à cette croissance en concentrant toujours plus les infrastructures et les investissements sur Paris et l’Île de France. Et tout à côté de Roissy Charles de Gaulle, j’invite les zadistes de Notre-Dame des Landes à aller rapidement planter tentes et arbre sur les 300 hectares de terres agricoles du Triangle de Gonesse destinés au projet de  « cathédrale de la consommation et du loisir »  porté par le Groupe Auchan et  l’investisseur chinois Wanda malgré l’avis très défavorable rendu par le commissaire-enquêteur le 30 juillet 2017.
Mais, allons, nous venons d’entrer en période de Carême et, en cette période d’abstinence, je m’abstiendrai de polémiquer davantage sur les hectares et les milliards siphonnés par et pour Paris.
Revenons à notre Pacte  d’accessibilité,  dans lequel vous demandez à  l’État  de s’engager sur l’exécution  intégrale,  à  l’horizon 2020, du respect du volet mobilité routière et ferroviaire du CPER 2014-2020. Que le Président de la République fasse  respecter la signature de ses prédécesseurs dans la continuité de l’État dont il est le garant. C’est le moins qu’on puisse attendre d’un Président en marche alors qu’il est question de mobilité, non ?!
J’ai beaucoup apprécié Monsieur le Président que la proposition de Pacte d’accessibilité reconnaisse la Bretagne à cinq départements dans les faits. En effet, à plusieurs reprises vous citez comme une évidence les villes de Brest, Quimper, Nantes et Rennes, dont les connexions performantes  les unes aux autres doivent être les garantes de  l’accessibilité de la Bretagne et de l’amélioration de l’ensemble des mobilités intra-territoriales. Car, ce sont bien les déplacements du quotidien entre villes et territoires bretons et l’accessibilité numérique qui intéressent d’abord  la majorité des habitants de la Bretagne. Et nous attendons avec impatience de voir nos TER bretons sur  la voie ferrée Nantes-Rennes.
Si nous regardons la bouteille à moitié vide, nous citerons la RN 164 promise par le Général de Gaulle et nous attendons de l’Etat qu’il s’engage réellement sur une route nationale qui relève de sa responsabilité. Si nous regardons la bouteille à moitié vide,  nous soulignerons l’absence de politique de cabotage du quotidien en réponse à  la croissance exponentielle du transport routier. Enfin, après l’abandon du projet d’aéroport à Notre Dame des landes, nous poserons la question de savoir s’il y a un pilote dans l’avion d’une stratégie aéroportuaire hexagonale jusqu’ici très déséquilibrée au bénéfice de Paris alors que les  autres   systèmes   aéroportuaires   européens   anglais,   allemands,   hollandais,   sont   plus équilibrés dans leur répartition spatiale et régionale.

Mais, regardons maintenant la bouteille à moitié pleine :
-Premier point positif : la Bretagne est bien la seule région de France à offrir des quatre voies sans péages, des quatre voies gratuites, de Brest à Nantes jusqu’au premier portique de péage de la Gravelle à notre limite administrative est. Ce sont les nouveaux habitants ou les touristes qui nous disent «quelle chance vous avez de n’avoir que le carburant à payer !»
– deuxième point positif : l’augmentation de la fréquentation et le taux de satisfaction des usagers du TER au quotidien sont la reconnaissance par les faits, de la pertinence des investissements de notre collectivité et du portage politique volontariste effectué par Gérard Lahellec.
– troisième point positif : la région Bretagne est bien la seule Région de France à avoir convaincu l’ensemble des collectivités bretonnes réunies de cofinancer le très haut débit pour tous à l’horizon 2030, avec une prise rurale pour une prise urbaine dans le souci de justice territoriale,  pendant que les autres Régions s’accommodaient des 80% seulement de leur population connectés. La Bretagne a été précurseur dans le déploiement de ce nouveau réseau public, et nous  avons clairement  identifié les techniques  difficultés qui freinent aujourd’hui le déploiement de la fibre optique. Nous proposons dans ce Pacte  des évolutions législatives permettant de faciliter les conditions d’établissement du réseau breton de fibre optique : il appartient maintenant au Gouvernement de proposer aux législateurs de légiférer rapidement pour faciliter et donc accélérer le déploiement solidaire de la fibre optique en Bretagne et … ailleurs.

Alors oui Monsieur le Président, chers collègues, si l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame des landes est une perte de chance pour la Bretagne, battons-nous ensemble pour que le Pacte d’accessibilité de la Bretagne, soit une nouvelle chance pour toute la Bretagne  !

 

Session du 18 octobre

Question orale relative au projet de corridor maritime depuis l’Irlande

Paul Molac

 

 

Texte:

Monsieur le Président,

 

La Commission Européenne a fait connaître cet été sa proposition de corridor maritime post-Brexit entre les ports d’Irlande et ceux du continent.

L’enjeu est d’importance. Seuls les ports inscrits dans ce corridor seront susceptibles de bénéficier de soutiens européens. Or, à ce stade, seuls les ports de la mer du nord, pour plusieurs déjà congestionnés, sont retenus. Pas un un port sur la Manche de manière générale, pas un port en Bretagne de manière plus particulière.

Voilà qui est bien singulier. Regardez-les cartes ! Brest, Roscoff, Saint-Malo sont les ports les plus proches de l’Irlande. Si leurs infrastructures ne sont pas adaptées à tous les trafics, ces ports ont un avantage réel en termes de temps de parcours. Les intégrer au nouveau corridor permettrait de faciliter les aménagements nécessaires.

Déjà victime de la centralisation autour de Paris des routes et du fer, la Bretagne, ouverture maritime de l’Europe, ne peux pas être aussi victime de la centralisation portuaire autours d’Anvers.

Aussi, monsieur le Président, je vous demande d’éclairer l’assemblée régionale sur les initiatives en cours, en lien avec les acteurs bretons mobilisés, pour que la Bretagne et ses ports soient intégrés aux routes maritimes officielles de nos cousins irlandais.