Agriculture

Les vidéos et textes de nos interventions dans le domaine de l’ Agriculture en 2019.

SESSION NOVEMBRE 2019

Intervention de Mona Bras dans le cadre du « Bien manger pour tous ».

Texte:

Monsieur le Président, mesdames et messieurs les vice-présidents, chers collègues

De quoi vient nous parler ce onzième objectif du SRADET, faire de la Bretagne la région d’excellence de l’agro-écologie et du bien manger ?

De la pyramide des besoins, établie par le chercheur Abraham Maslow , qui rejoint le proverbe affirmant qu’un ventre vide n’a pas d’oreilles. Je m’explique. En bas de la pyramide nous trouvons le premier niveau des besoins physiologiques (respirer, boire, manger, dormir), puis vient le deuxième niveau, celui des besoins de sécurité (vivre dans un environnement stable, sans anxiété ni crise), au troisième niveau nous trouvons les besoins d’appartenance et d’amour (appartenance familiale, sociale, culturelle, affection échangée), au quatrième niveau nous avons les besoins d’estime ( confiance et respect de soi, reconnaissance et appréciation des autres), et enfin au sommet de la pyramide des besoins, le besoin d’accomplissement de soi.

Et cette pyramide des besoins synthétise à elle seule l’esprit du SRADET et de la Breizh Cop. En effet, que voulons-nous pour tous les habitants de la Bretagne et pour le reste de l’humanité ? Nous voulons que tous ces besoins soient satisfaits afin que l’existence humaine puisse être dédiée à l’accomplissement de soi-même.

A quoi assistons-nous aujourd’hui concernant la réponse apportée à ce besoin vital qu’est celui de manger ? Le Centre International de recherche sur le cancer a rendu public récemment les résultats de ses études faisant le lien direct entre les nitrites de la charcuterie et certains types de cancer. Par ailleurs, la très sérieuse revue scientifique « The Lancet » constate que depuis 2010, l’obésité tue trois fois plus que la faim dans le monde. Comment ne pas trouver cela obscène et, partant, questionner nos modèles de productions agricoles, de transformation agroalimentaire et de distribution ?

La double ambition de ce onzième objectif traverse les domaines économiques, écologiques, environnementaux et sanitaires certes, mais aussi les questions sociales

Je m’appuierai sur le film « Au nom de la terre » et son succès partout en France sauf à Paris, pour camper la triste situation des paysans piégés dans des systèmes intégrés, qui travaillent comme des esclaves, ne tirent pas de revenu de leur travail et finissent par faire partie de ces paysans surendettés qui se suicident à raison d’un suicide par jour. Belle illustration des effets du capitalisme…

Au nom de la terre, de ceux qui la cultivent, et de ceux qui tiennent la fourchette, quelle ambition portons-nous ?

Nous voulons que l’agroécologie productive devienne le mode de production généralisé qui permette à la fois de respecter la terre, l’eau et l’air et donc de participer à la qualité de notre environnement et donc à notre santé à tous, habitants de la Bretagne, en répondant d’une manière qualitative à ces besoins vitaux que sont respirer, boire et manger.

Nous voulons que les paysans vivent dignement de leur travail, c’est une question de dignité humaine, de respect du travail fourni pour nous nourrir, du revenu justement mérité pour un travail toujours accompli avec passion.

Les routes de Bretagne sont ponctuées de banderoles dans des champs, sur lesquelles on peut lire « N’importons pas l’alimentation dont nous ne voulons pas. ».

En effet, si nous voulons que les paysans vivent dignement de leur travail et dégagent des revenus tout en participant activement aux mutations climatiques ; nous ne pouvons que dénoncer le projet d’ accord entre les Etats membres de l’ Union Européenne et les états du continent américain, je parle là du MERCOSUR et du CETA, des accords commerciaux qui prévoient de tripler l’ exportation de viande bovine américaine vers notre continent, à savoir 35.000 tonnes par an.

Ceci équivaut à sacrifier une partie de nos éleveurs et un pan de notre agriculture. Ce sacrifice honteux, s’ augmente de la honte que ces accords signés avec les Etats-Unis dont le président est climato-sceptique au point de sortir des accords de Paris sur le climat.

Alors, n’ importons pas l’ alimentation dont nous ne voulons pas ! Nous ne voulons pas de viandes venant d’ animaux nourris aux OGM et aux farines animales, animaux qui n’ auront jamais vu ni mangé un seul brin d’ herbe, une seule pâquerette.

Nous voulons continuer dans la logique vertueuse de la dynamique de la montée en gamme de la production alimentaire et agricole en Bretagne.

Nous considérons la SAU de Bretagne comme une zone d’ activités à protéger et source d’ emplois directs et indirects.

Nous tenons aux biens publics que sont l’ eau, la terre, l’ espace public ; nous tenons aux communs et à leurs collectivités de proximité : les communes.

SESSION FEVRIER 2019

Intervention de Paul Molac sur le budget agriculture